POEME - LA TULIPE

LA TULIPE

Je suis née simplement

Je ne possède pas d’épines

 pour me protéger

d’insectes venimeux

Ma robe est soyeuse et douce

 blanche, jaune rouge ou noire

Tissée par des mains invisibles

Dans un lieu bien secret

Mes bras sont d'émeraude

Ils sont fins et souples

Ils enlacent mon corps

Et s'élèvent vers le ciel

Telle une petite lumière

Dans le jardin du Roi

Je remplis mon devoir

Et ne me cache pas

Je n’envie pas ma voisine la rose

Qui embaume et enivre

Ni le lilas qui me suit

ou la glycine ondoyante

Dès le matin

J’attends celui qui m'aime

Celui qui m'a plantée

Je connais sa parole

Et je bois la rosée

 Il ne permettra pas

Que le vent ou la pluie

Détruisent ma corolle

Eteignent mes couleurs

Il me fera grandir

Au milieu des massifs

Droite et pure

Parmi mes congénères

Il posera ses doigts

Caressera ma peau

Sans me faire du mal

Et je lui offrirai mon coeur

Et puis il coupera ma tige

Et me déposera tendrement

Au sein de sa maison

Sur sa table dressée

La terre gardera

Mon bulbe bien intact

Qui donnera plus tard

Une flamme nouvelle

Et la terre arrosée

Fleurira sans relâche

Pour nous émerveiller

Tous les ans au printemps

CD 21.4.18