GOUVERNER PAR LE CHAOS suite1 - COMPARAISON AVEC ORWELL

GOUVERNER PAR LE CHAOS

I – INTRODUCTION – L’INGENIERING SOCIALE - LE TRIANGLE DE KARPMAN

L’auteur se veut anonyme afin d’éviter la personnalisation pour concentrer l’attention sur le message).

De tout temps le pouvoir a dû s’appuyer sur le mensonge et les boucs émissaires pour asseoir son emprise. Le chaos était l’ennemi de l’ordre, aujourd’hui le chaos est l’instrument de l’ordre.

C’est donc non seulement l’horizon de pratiquement tous les pouvoirs politiques depuis l’avènement des sociétés de masse (Mésopotamie, Egypte pharaonique) mais également le fil conducteur de tous les grands utopistes qui se sont toujours mis spontanément au service du Prince.

Comme Orwell, l’auteur montre la nécessité pour les dirigeants d’instaurer une surveillance de masse mais alors que le monde d’ORWELL consistait à voir et être vu (on était en 1984 et les dictateurs s’appelaient Staline, Mao, Hitler ou Mussolini), le nouveau  ne veut surtout pas être regardé. Il veut voir sans être vu.

Avec le nouveau Big Brother, le dominant voit toujours le dominé mais le dominé ne voit plus le dominant et peut croire qu’il n’existe pas ou qu’il est lui-même le dominant.

Le nouveau Big Brother « démocratique » en est d’autant plus puissant et totalitaire. Un pouvoir invisible sera toujours plus envahissant qu’un pouvoir visible.

Le nouveau Big Brother cherche comme l’ancien à homogénéiser nos comportements et à ramener leur multitude à l’unité ; mais le nouveau a compris que pour y parvenir, il était  plus efficace de compter sur le désordre et l’anarchie que sur un ordre social lucide dont la stabilité peut se retourner contre le Pouvoir lui-même.

En veillant soigneusement à rester invisible, le nouveau Big Brother fait donc du piratage, du hacking. 

Il y a le piratage d’un ordinateur mais plus fort que le piratage informatique, il y a le piratage cognitif,  l’infiltration du cerveau ou neuro-piratage. Cela s’appelle l’ingéniering sociale.  Elle procède en 2 temps :

• Une accroche de la proie, un hameçonnage (phishing),
• Puis la destruction de la proie.

Pour mieux automatiser le comportement humain, mieux le programmer, le planifier, le contrôler, le piloter, le mécaniser, rien de tel que de le plonger dans le chaos, c’est-à-dire la panique.

Pour prendre efficacement le contrôle d’un groupe, il faut qu’il n’ait jamais le temps de réfléchir.

Le triangle de Karpman – Action – Réaction - Solution

Il y a une victime, un bourreau, un sauveur. C’est le triangle de Karpman de 1968).

« Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise » disait Jean Monnet.

Cette phrase pourrait servir de maxime à tous les ingénieurs sociaux.

Une conduite du changement bien menée consiste en 3 étapes :

1° Fluidifier les structures « gelées » du groupe par l’injection de facteurs de trouble et d’éléments perturbateurs aboutissant à  une crise. C’est l’étape 1, la démolition contrôlée,

2° Cette déstabilisation provoque inévitablement une réaction de désarroi dans le groupe.  C’est l’étape 2.

3° Enfin l’étape 3. On apporte une solution de re-stabilisation au groupe que celui-ci accueillera avec enthousiasme, pour calmer son angoisse, sans se rendre compte que, ce faisant, il s’est livré à une ingérence extérieure.