LE MAHABHARATA 4 - LA VIEILLESSE
4 – LA VIEILLESSE
Pendant la guerre Yudhisthira est amené à tuer son maître Drona qui avait tué son fils. Pour cela il l’a trompé en lui disant que son propre fils était mort. Or, c’était un éléphant qui portait le même nom qui avait été tué et Drona se laisse mourir.
Krishna pense donc qu’il vaut mieux mentir pour préserver sa vie. Pour maintenir le Dharma, il faut peut-être quelquefois l’oublier afin de le maintenir. Yudhisthira sera cependant puni par son père (le Dharma) pour avoir menti.
Il soutient son oncle Bhisma au moment de sa mort et écoute le récit qu’il fait au terme de sa vie.
L’homme est poursuivi par des animaux sauvages dans une forêt recouverte d’un filet tendu par une horrible femme et tombe dans un puits où l’attend un énorme serpent. Il se rattrape à des branches mais l’arbre est rongé par des rats. Il voit des abeilles qui font du miel et ne pense qu’à manger du miel.
C’est l’exemple de l’homme qui ne pense qu’à l’attachement des biens du monde malgré le temps qui passe et les difficultés de la vie. La vieillesse et la décrépitude exercent inexorablement leur œuvre et l’homme est en leur pouvoir. C’est le thème de la transmigration de l’âme. Tant que l’homme reste attaché à ses désirs, il renaîtra dans une nouvelle matrice.
« Celui qui, se souvenant de moi à son heure dernière, abandonne son corps mortel et s’en va, celui-là accède à mon être ; il n’est pas de doute sur ce point » (La Bhagavad Gîta -Chant VIII – 5)
Jésus, lui, appelle des hommes à se mettre en marche, à quitter le monde où les hommes se conduisent comme des morts et à le suivre sur des chemins où il n’y a rien pour reposer sa tête. Il guérit des malades et chasse les esprits mauvais qui l’impressionnent sans se préoccuper du qu’en-dira-t-on. Le serpent est cet animal qu’il faut tuer. Il faut être prudent comme lui et simple comme une colombe. Il donnera son sang et sa vie comme nourriture. L’homme se relèvera grâce à lui, se remettra sans cesse debout.
LE MAHABHARATA 3 - LA MATURITE
(Voir le complément sur l'enfance)
3 – LA MATURITE
Au bout de ses années d’études, Yudhisthira et ses frères quittent la forêt. Ils veulent reconquérir le trône mais, devant les armées, Arjuna, le 3e frère refuse de combattre ses cousins et de tuer.
C’est alors que Krishna entre en scène et va lui expliquer pourquoi il doit agir sans se préoccuper des résultats de ses actes. Il s’agit du renoncement aux fruits de l’acte. Il est commis à agir sans se permettre aucun attachement. Son âme doit être égale dans le succès et l’insuccès.
Ainsi, l’homme doit travailler et faire ce qu’il doit selon sa place dans le monde. Peu importe ce qui lui arrivera, bon ou mauvais, il doit exécuter son œuvre. Pour cela, il n’est pas seul, il est aidé par son cocher qui le guide et le conduit.
L’homme aussi doit avancer malgré les pleurs et les coups. Il doit se relever sans cesse, supporter les traits enflammés de l’adversaire sans se décourager jamais. Il sera soutenu par une multitude d’êtres au cours de sa vie qui le porteront et l’aideront. Il ne saura pas qui se cache véritablement derrière les visages de ceux qu’il rencontrera.
Moïse, dans la Bible, sera cet homme qui libèrera les Hébreux de leur esclavage, leur fera traverser la mer rouge et les conduira dans le désert. Ce sera long, épuisant et le peuple se rebellera plusieurs fois. Cela durera 40 années.
LE MAHABHARATA 2 - L'EXIL
2 – L’EXIL – L’APPRENTISSAGE
Vaincu, humilié, Yudhisthira part 12 ans dans la forêt.
Il faut profiter de ce temps d’épreuves pour se fortifier, se maîtriser, écouter l’enseignement auprès des sages, interroger les hommes et écouter les histoires. C’est agréable et ça peut rendre meilleur.
C’est le temps de l’étude, de la méditation, de la prière, de l’ascèse. C’est difficile, parfois ennuyeux et très long. Mais Yudhisthira n’abandonne pas et apprendra la 13e année à jouer correctement.
L’enfant est devenu adolescent. Il doit faire son apprentissage et ses études.
Dans la Bible, les Hébreux sont amenés à travailler pour le Pharaon en Egypte. Ils doivent fabriquer des briques avec de la paille et de l’argile. Ils ont aussi quitté leur terre en Canaan à cause de la famine et ils gagnent leur vie sous la coupe d’un maître étranger.
Il faut obéir et exécuter sa tâche.
LE MAHABHARATA I - L'ENFANCE
Je vous propose de découvrir ce livre dix fois plus long que la Bible, qui compte 100 000 vers en 5 parties :
Ce magnifique poème qu’on appelle à tort, épopée, est un véritable hymne à la vie, une réflexion sur le temps, sur la mort. Celle-ci doit perdurer malgré tout. L’espèce doit se perpétuer. On fait appel aux dieux quand les hommes meurent. Quand le monde est privé de ksatriya les femmes des ksatriya morts vont trouver des brâhmanes pour avoir des fils.
Trois dieux dominent l’univers, trois dieux qui n’en sont qu’un :
- Brahma, le créateur, on ne le voit jamais, on croit qu’il sommeille, caché, parmi l’océan sans limite,
- Shiva, le destructeur, l’ardent Shiva, toujours attentif à la fin des âges. Il est partout où on ne l’attend pas,
- Le 3e est Vishnu qui fait justement le contraire. C’est lui qui maintient, c’est lui qui fait durer les mondes. Quand le chaos menace, Vishnu prend une forme terrestre et descend parmi nous pour jouer son rôle.
La terre est considérée dans le poème comme l’autel du sacrifice. L’espace entre le Ciel et la Terre dégage l’espace humain, prolongé par celui qu’occupent les oiseaux dans les zones supérieures. Cette béance est si essentielle qu’un étai doit en assurer la permanence. Ce peut être le poteau du sacrifice, ce peut être aussi le roi et son arc tendu à l’affût de l’ennemi du dharma. On n’a aucune preuve dans le Mahabharata que Shiva soit représenté » par un linga mais le linga lui-même n’est peut-être que la transformation phallique de ce qui fut à l’origine le poteau sacrificiel dit Madeleine Biardeau.
Si on ne peut passer outre au destin, le poème insiste sur la responsabilité. Aucun chemin n’est tout tracé. Chaque individu doit trouver et jouer le rôle pour lequel il est venu sur terre. Il n’y a aucun destin dicté, irrésistible.
Aucun homme n’est tout-à-fait bon, aucun homme n’est tout-à-fait mauvais.
Ni les armes, ni la vaillance, ni la force, ni les rites, ni la conduite, ni les armes suprêmes, ne suffisent à faire le bonheur de l’homme.
Les mondes sont peuplés d’une infinité de créatures, celles qu’on voit, celles qu’on ne voit pas, les serpents nagas qui vivent dans les profondeurs de la terre et peuplent d’immenses palais au fond des eaux,
- les rakshashas, monstres de la nuit de la forêt, mangeurs de chair humaine,
- les Gandharvas, créatures légères qui vont et viennent entre le ciel et nous,
- les Apsaras, les Danavas, les Yakshas et la longue guirlande des dieux, sur qui pèse la mort, comme sur tous les êtres.
1 – L’ENFANCE
Alors que Yudhisthira vivait agréablement dans son royaume, au milieu de sa famille et de ses biens, son cousin jaloux écouta la voix de Sakuni comme celle du diable et l’invita à une partie de dés où il pourrait le battre car Yudhisthira aimait jouer mais ne savait pas jouer.
Le jeu symbolise la vie où nous entrons naïfs et insouciants. Comme Yudhisthira, l’homme aime jouer mais il est encore inexpérimenté et ne connaît pas les ruses et les tricheries de son adversaire qui place ses pions comme des obstacles sur l’échiquier.
Il s’élance dans la vie comme un jeune taureau plein de fougue et ne sait pas qu’il sera sa victime sous les traits mortels du torero. Il n’a aucune chance mais ne refuse pas le combat. Il perd chaque partie à la grande joie de Sakuni. Le diable est vainqueur.
Yudhisthira aurait-il dû refuser la partie ? Certainement pas. - Il faut accepter de jouer et de vivre. La vie commence avec l’épreuve qui est comme une écharde dans la chair. Il apprendra plus tard les règles après son exil où il sera chez le roi des Matsya, des « poissons » et il sera vainqueur de la guerre contre ses cousins.Nous pouvons comparer cette scène à celle du livre de Job dans lequel le diable demande à Dieu d’éprouver les motifs de Job.
REFLEXION 36 - LE BALLON
Suite à une énigme qui m'a été racontée et que j'ai retrouvée sur Internet, je vous propose l'histoire suivante :
Un père avait trois fils et voulait leur offrir un ballon pour leur anniversaire.
Il dit à l’aîné :
Je te donne 30 €, tu achèteras un ballon pour jouer avec tes frères et s’il te reste de l’argent, tu partageras avec tes frères.
L’enfant courut au magasin et le marchand lui fait une remise de 5 €.
Comment vais-je partager ces 5 € avec mes frères ?
Je vais garder 2 € et je donnerai 1 € à chacun se dit-il.
Le père fronça les sourcils puis l’année suivante, il remit l’argent au cadet. Le marchand lui fit aussi une remise de 5 € et le cadet remit à l’argent à son père qui le remercia et remit l’argent à sa banque.
L’année suivante, le plus petit reçut aussi 30 € et le marchand lui fit la remise de 5 €. Il se dit qu’il voulait partager avec ses frères mais comment diviser 5 par 3 ? Sa mère lui souffla une idée. Elle prit une pièce d’1 € du compte bancaire car il avait produit des intérêts et lui dit :
Avec 6 € au lieu de 5, tu pourras donner 2 € à chacun.
Ainsi, grâce à tous, ils se réjouirent et jouèrent longtemps tous ensemble.
Et vous, qu'auriez-vous fait ?
Colette defrain 16.8.17
DECLARATION DES REVENUS EN LIGNE
J'ai fait pour la 1re fois ma déclaration en ligne comme l'administration fiscale nous y incite.
Or, je viens de recevoir un mail frauduleux pour me remercier et m'indiquer un remboursement.
Je trouve cela très inquiétant et un site a été piraté je pense dans l'administration. Le système est donc peu sûr.
LIBRE ARBITRE OU DETERMINISME - REVE
J'ai fait un rêve l'année dernière lorsque je travaillais sur l'apocalypse dont je me souviens parfaitement et que je mets en relation maintenant avec l'allégorie précédente du Mahabharata que j'ai présentée.
1re scène : Je me trouvais dans une sorte de grotte où se dressaient des petites sortes de stalagmites rougeâtres comme du sang, sortes de colonnes. Il fallait sortir de ce puits et cherchais un numéro 205. Il y en avait 2 identiques mais un portait à la fin un P. Il ne fallait pas se tromper. Je tenais la main d'une petite fille et ne comprends pas pourquoi puisque moi j'avais un fils. Maintenant, je pense que cette petite fille était moi. J'étais donc à la fois la petite fille et la mère.
2e scène : Je suivais ma fille qui grimpait dans un chemin. Une foule la suivait et chantait pour elle.
3e scène :Je me retrouvais ensuite au bord du puits, au haut d'un escalier et regardais l'abîme au-dessous. Il avait fallu monter.
4e scène : Elle devait passer un examen et j'étais derrière dans la salle sur des gradins comme s'il s'agissait d'un tribunal. Il fallait le passer pour aller plus loin.
5e scène : Nous nous retrouvions toutes les deux sur les remparts et nous regardions la nature environnante. Etions-nous dans la Jérusalem céleste ?
C'est ce puits qui m'interpelle et que je comprends à présent à la lumière du poème indien. Je pensais qu'il s'agissait de la naissance, d'une sortie dans le monde et que chacun avait sa propre porte à trouver. Mais le fait qu'il y a 2 portes identiques mais distinctes par une lettre montre qu'il y a un choix à faire dès le départ. Nous ne sommes pas libres de nos vêtements (encore !) mais nous pouvons choisir la porte que nous prendrons. Pourquoi ce numéro ? Pourquoi un P ? Je ne sais pas.
Je me pose une autre question sur l'origine des rêves. D'où viennent-ils ? D'où vient la pensée ? Les rêves sont très présents dans la Bible mais il peut s'agir d'une forme de style. Quoi qu'il en soit je reste persuadée que nous ne sommes pas seuls et que nous sommes accompagnés tout au long de notre vie. Il faut choisir la vie et il y aura un jugement final.
MICHEL ONFRAY - LE CHRISTIANISME SOLAIRE
/http%3A%2F%2Fwww.franceculture.fr%2Fimg%2Fimage-culture-defaut-partage.jpg)
Brève encyclopédie du monde : podcast et réécoute sur France Culture
"Brève encyclopédie du monde" est un triptyque qui propose une ontologie matérialiste avec "Cosmos", une philosophie de l'histoire avec "Décadence", et une philosophie pratique avec "Sagesse". ...
https://www.franceculture.fr/emissions/breve-encyclopedie-du-monde
Emission du 31 juillet 2017
Je suis toujours avec intérêt les émissions sur France Culture avec Michel Onfray mais comme je n'écoute pas la chaîne régulièrement, j'ai manqué les premières émissions que j'ai pu écouter en Podscast heureusement.
Alors que Michel Onfray découvre les liens de l'origine des textes du christianisme avec des textes païens plus anciens (je m'y suis attelée avant lui), il ne peut s'empêcher de ridiculiser les croyants en parlant de "collage de vieilles choses" de "logiciel solaire" alors que les théologiens ont donné un sens tout différent à leurs écrits. Ils ont d'abord écrit et c'est seulement ensuite que les conciles ont plaqué et ont fait coïncider les fêtes païennes sur les textes. Et les évangiles ont été rédigés bien avant Constantin. Le dernier de Jean aurait été composé en 100 en Syrie ou Asie Mineure, Matthieu en 80-90 en Syrie, Marc entre 65 et 70 pour des Grecs en Syrie et Luc en 80-90.
Ce sont les textes qui sont différents, ce sont eux qu'il faut étudier car ils parlent d'amour, d'alliance et de loi. Il est évident que le code Hammurabi ou le poème de Gilgamesh et d'autres textes sapientaux orientaux ont été utilisés par les scribes mais avec un sens différent. En étudiant le Mahabharata, je me demande d'ailleurs si ce poème n'est pas à l'origine de toute la religion. C'est en Chine, mais c'est mon hypothèse, que les contes et les légendes sont nées et ce n'est pas parce qu'elles se transmettaient oralement qu'elles n'avaient pas de valeur.
" La mythologie, tout comme le rituel, ne pouvaient manquer de conduire tôt ou tard à la réflexion abstraite."
lit-on dans l'introduction des hymnes spéculatifs du Veda.
L'Inde a joué le même rôle que la Grèce pour la création des textes abstraits sacrés.
Les poètes aimaient en effet se figurer les grands commencements, la découverte de la Lumière, la production des Eaux et du Feu, l'Etaiement du ciel et de la terre. Ils faisaient, de temps en temps, une allusion aux enfances divines..."
Michel Onfray, de par sa formation philosophique a une culture grecque. Il est formé, formaté par ces auteurs mais Aristote a emprunté ses idées aux Indiens. Il est intelligent et parle brillamment avec éloquence. Il séduit et lance des traits enflammés avec passion mais il a reçu aussi une éducation catholique dont il cherche à se débarrasser. Bien qu'il s'en défende, il ne se rend pas compte que des chrétiens moins instruits peuvent être perturbés. Il avance et assène ses conclusions avec force comme s'il voulait rayer le judéo-christianisme. Il ne fait que balayer, nettoyer et en cela il est utile mais il ne voit pas encore la beauté de ce qu'il découvre. Il est dans le combat, dans l'action qui est indispensable et il a les qualités pour le faire. Il a son rôle à jouer dans le monde et il le fait bien. En passant, je lui signale qu'à Bassan, dans l'Hérault, il y a un poisson (dauphin ?) sur le clocher et non un coq.
Dans les questions des auditeurs, il parle du désir, de convoitise pour l'acquisition de toujours plus de produits. Cela m'a fait penser au texte de Ballestéros "LES ESCLAVES" qui a été repris au théâtre par des élèves du Lycée Jean Moulin de Béziers lors des rencontres théâtrales à Millau, il y a déjà fort longtemps.(j'ai retrouvé les documents, c'était en 1995). Ce texte m'a beaucoup interpellée.
"Le sage ne doit pas troubler l'esprit des ignorants qui obéissent à leur attachement aux actes. Il doit au contraire favoriser toutes les actions (louables), en se comportant toutefois suivant les règles du yoga."
La Bhagavad Gîta - Chant III - 26
Je vous invite à écouter la conférence que j'ai suivie hier et que je mets sur mon site. Elles ont lieu tous les jours de 16 h à 17 h sur France Culture.
Dans sa conférence du 31 juillet 2017, il parle du tétramorphe, des animaux correspondant au 4 évangélistes. Or, j'ai été frappé depuis mon voyage en Chine en 1994 de cette orientation qu'on retrouve aussi au Mexique et en Inde ou dans le temple de la Bible. A Angkor, on situe :
- Yama, le dieu des morts monté sur un buffle au Sud,
- Vishnu avec l'aigle à l'Ouest,
- Kubera, le démon au Nord,
- et Indra monté sur l'éléphant tricéphale à l'Est.
Les hommes se sont orientés de différentes façons avec le temps dans le monde et les religieux se sont orientés vers l'Est comme au Mexique alors que les Chinois fixaient leurs regards vers le Sud.
Ainsi, l'origine de la religion remonterait bien au-delà de ce que découvre Michel Onfray.
/http%3A%2F%2Fwww.franceculture.fr%2Fimg%2Fimage-culture-defaut-partage.jpg)
Brève encyclopédie du monde : podcast et réécoute sur France Culture
"Brève encyclopédie du monde" est un triptyque qui propose une ontologie matérialiste avec "Cosmos", une philosophie de l'histoire avec "Décadence", et une philosophie pratique avec "Sagesse". ...
https://www.franceculture.fr/emissions/breve-encyclopedie-du-monde