VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU de Milos Forman (1975)

Etonnant que ce film n'ait pas eu plus de retentissement. Je ne l'avais pas vu. Je l'ai regardé hier sur Arté. En effet, il dérange comme les autres sujets de l'obéissance et de l'autorité, de l'expérience extrême, de la démocratie... que j'ai abordés.

C'est un film fort, puissant, vrai sur le pouvoir, l'opposition, la répression, la santé mentale.

Dans tous les pays on a inventé toutes sortes de moyens pour éliminer les gens qui gênaient. En Afrique, un bâton devait éviter les jambes des individus. Ailleurs, c'est la torture, la lapidation, les humiliations, l'intimidation...

Les pays occidentaux, eux, ont utilisé, à titre punitif, la psychiatrie et la santé mentale, les électrochocs, la lobotomie pour s'en débarrasser. Médecins, psychiatres, juges, politiciens ignobles, scribes et pharisiens hypocrites en sont les complices. Honte à eux.

L'image de l'infirmière incarne le système répressif. Face à elle, différentes attitudes sont présentées :

- celle du héros Randle Patrick Mc Murphy qui veut fuir la prison, qui affronte ouvertement le régime et qui se fera broyer. "Au moins j'aurai essayé" dira-t-il.

- celle de l'Indien qui ruse, qu'on croit sourd-muet et qui sort finalement vainqueur.

On retrouve ici l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité.

A travers ce film, ce sont tous les régimes dictatoriaux qui sont révélés.

Que tous les oppresseurs, les défenseurs d'un système injuste, soient maudits.

Que les victimes se relèvent et les jugent.

Ce ne sont pas des frères humains.

Et le péché contre l'esprit ne sera jamais pardonné.

Il n'y a pas de mots assez durs, de flèches assez acérées, pour condamner leur conduite et leurs actes.

Ce film mérite bien les 5 Oscars qu'il a eus.